Café de Madrid et Hôtel d'Espagne, rue Saint-Jean
Posté : 02 sept. 2015, 10:35
Ceci est ma première intervention sur ce forum, donc je sollicite par avance votre indulgence.
Féru de généalogie, je m'intéresse plus particulièrement aux porteurs de mon nom dans le Calvados et particulièrement à Caen, encore mieux quand j'arrive à établir un lien de parenté avec ceux-ci. Parmi ces "cousins", citons Eugène CANIVET qui fut archiviste de Caen ou son fils Charles (alias Jean de Nivelle) qui décrivit le Caen du XIXème notamment dans son roman Constance Giraudel. Peut-être avez vous lu l'un ou l'autre.
Mais je souhaitais ici vous faire part d'une petite recherche que j'ai effectué sur des cousins encore plus proches généalogiquement : les CANIVET du CAFE de MADRID, rue Saint-Jean. D'une part, j'ai lu que CADOMUS souhaitait privilégier particulièrement la rue Saint-Jean. D'autre part, j'ai pu remarquer que les cafés et restaurants sont de bons points de repères pour se situer sur des clichés anciens car ce sont des commerces qui durent et font beaucoup de publicité (ne serait-ce que leur enseigne murale). Ils sont donc faciles à identifier et ce, sur plusieurs années. Permettez-moi donc de vous proposer ce que j'avais pu trouver sur l'histoire de ce bâtiment et donc ce j'ai pu écrire sur un blog dédié à la généalogie des porteurs de mon nom :
Dans son numéro du 19 novembre 1865, page 11, Le Bonhomme Normand fait part d'une rumeur commerciale : « Les cafés rivalisent de zèle et de becs de gaz pour séduire et abreuver les consommateurs. (…) M. Canivet va, dit-on, installer rue Saint-Jean, dans l'ancienne habitation de Monsieur le Colonel Guépratte, un café aux mille colonnes. ».
Le lieutenant-colonel Guépratte, précédent occupant des lieux, commandant du dépôt de remonte de Caen, avait été nommé au commandement de la première circonscription des dépôts de remonte de France (Normandie) en 1862. Autrement dit, il était chargé de l’approvisionnement en montures pour la cavalerie, fonction qui cumule alors le prestige en soi-même de la cavalerie et le fait que la région était la première pourvoyeuse de chevaux pour le jeune empire, prestige de la fonction qui devait nécessairement influer sur la qualité de son logement.
Dans son numéro du 28 avril 1866, page 33, le susdit journal annonce l'ouverture de l'établissement : « Voici enfin, qu'un favori de la fortune, M. Canivet, vient d'ouvrir, rue Saint-Jean, en face la rue de Bernières, le grand Café de Madrid. ».
Comme on peut le voir sur cette carte postale du début du vingtième siècle, le Café de Madrid se situe au rez-de-chaussée de l'Hôtel d'Espagne qui, lui-même, jouxte son principal concurrent, l'Hôtel d'Angleterre. La demeure est une vieille dame caennaise. Voici la description qui en est faite en 1860 : « Rue St-Jean n° 73, Maison de l'Hôtel d'Espagne – Cette maison a été presque complètement restaurée. Le toit pyramidal existe encore ainsi que les lucarnes, sur une desquelles on lit la date 1593. » Si la bâtisse et l'activité hôtelière sont anciennes, la brasserie a peut-être été créée par ce CANIVET.
Sur le net, on peut retrouver quelques jalons de la vie du commerce, jusqu'à la destruction de l'immeuble. Louis Prosper CANIVET décède le 09/02/1884. En 1888, l'Hôtel est proposé à la location. A priori, cette date marque la fin de l'exploitation du fonds par les CANIVET, qui en restent propriétaires. En 1912, l'Hôtel et la Brasserie sont exploités par un dénommé CHABERT
Dans la nuit du 6 au 7 juin 1944, les bombes anglaises détruisent l'hôtel... d'Angleterre et celui d'Espagne. L'hôtel d'Angleterre est d'ailleurs peut-être un objectif puisqu'il avait été réquisitionné pour en faire le foyer des soldats allemands. Les décombres des deux voisins et concurrents obstruent totalement la rue. Leur incendie se propage jusqu'au monastère de la Charité, quai Vendeuvre. Sur le cliché ci-dessous, Remarquez le magasin DEVRED, enseigne de vêtements masculins bien connue qui, contrairement aux deux précédents, a pu renaître de ces ruines et est toujours exploité au même endroit aujourd'hui, au carrefour de la rue Saint-Jean et de la rue de Bernières.
A noter que le premier cliché part du carrefour vers l'Orne alors que le second regarde vers le château
Féru de généalogie, je m'intéresse plus particulièrement aux porteurs de mon nom dans le Calvados et particulièrement à Caen, encore mieux quand j'arrive à établir un lien de parenté avec ceux-ci. Parmi ces "cousins", citons Eugène CANIVET qui fut archiviste de Caen ou son fils Charles (alias Jean de Nivelle) qui décrivit le Caen du XIXème notamment dans son roman Constance Giraudel. Peut-être avez vous lu l'un ou l'autre.
Mais je souhaitais ici vous faire part d'une petite recherche que j'ai effectué sur des cousins encore plus proches généalogiquement : les CANIVET du CAFE de MADRID, rue Saint-Jean. D'une part, j'ai lu que CADOMUS souhaitait privilégier particulièrement la rue Saint-Jean. D'autre part, j'ai pu remarquer que les cafés et restaurants sont de bons points de repères pour se situer sur des clichés anciens car ce sont des commerces qui durent et font beaucoup de publicité (ne serait-ce que leur enseigne murale). Ils sont donc faciles à identifier et ce, sur plusieurs années. Permettez-moi donc de vous proposer ce que j'avais pu trouver sur l'histoire de ce bâtiment et donc ce j'ai pu écrire sur un blog dédié à la généalogie des porteurs de mon nom :
Dans son numéro du 19 novembre 1865, page 11, Le Bonhomme Normand fait part d'une rumeur commerciale : « Les cafés rivalisent de zèle et de becs de gaz pour séduire et abreuver les consommateurs. (…) M. Canivet va, dit-on, installer rue Saint-Jean, dans l'ancienne habitation de Monsieur le Colonel Guépratte, un café aux mille colonnes. ».
Le lieutenant-colonel Guépratte, précédent occupant des lieux, commandant du dépôt de remonte de Caen, avait été nommé au commandement de la première circonscription des dépôts de remonte de France (Normandie) en 1862. Autrement dit, il était chargé de l’approvisionnement en montures pour la cavalerie, fonction qui cumule alors le prestige en soi-même de la cavalerie et le fait que la région était la première pourvoyeuse de chevaux pour le jeune empire, prestige de la fonction qui devait nécessairement influer sur la qualité de son logement.
Dans son numéro du 28 avril 1866, page 33, le susdit journal annonce l'ouverture de l'établissement : « Voici enfin, qu'un favori de la fortune, M. Canivet, vient d'ouvrir, rue Saint-Jean, en face la rue de Bernières, le grand Café de Madrid. ».
Comme on peut le voir sur cette carte postale du début du vingtième siècle, le Café de Madrid se situe au rez-de-chaussée de l'Hôtel d'Espagne qui, lui-même, jouxte son principal concurrent, l'Hôtel d'Angleterre. La demeure est une vieille dame caennaise. Voici la description qui en est faite en 1860 : « Rue St-Jean n° 73, Maison de l'Hôtel d'Espagne – Cette maison a été presque complètement restaurée. Le toit pyramidal existe encore ainsi que les lucarnes, sur une desquelles on lit la date 1593. » Si la bâtisse et l'activité hôtelière sont anciennes, la brasserie a peut-être été créée par ce CANIVET.
Sur le net, on peut retrouver quelques jalons de la vie du commerce, jusqu'à la destruction de l'immeuble. Louis Prosper CANIVET décède le 09/02/1884. En 1888, l'Hôtel est proposé à la location. A priori, cette date marque la fin de l'exploitation du fonds par les CANIVET, qui en restent propriétaires. En 1912, l'Hôtel et la Brasserie sont exploités par un dénommé CHABERT
Dans la nuit du 6 au 7 juin 1944, les bombes anglaises détruisent l'hôtel... d'Angleterre et celui d'Espagne. L'hôtel d'Angleterre est d'ailleurs peut-être un objectif puisqu'il avait été réquisitionné pour en faire le foyer des soldats allemands. Les décombres des deux voisins et concurrents obstruent totalement la rue. Leur incendie se propage jusqu'au monastère de la Charité, quai Vendeuvre. Sur le cliché ci-dessous, Remarquez le magasin DEVRED, enseigne de vêtements masculins bien connue qui, contrairement aux deux précédents, a pu renaître de ces ruines et est toujours exploité au même endroit aujourd'hui, au carrefour de la rue Saint-Jean et de la rue de Bernières.
A noter que le premier cliché part du carrefour vers l'Orne alors que le second regarde vers le château