Les places de Bourg-l'Abbesse

Vue sur la Grande place Saint-Gilles, côté est.
Crédits : collection Aurélien Léger
Trois places se trouvaient à proximité de l’ancienne église Saint-Gilles et l’Abbaye-aux-Dames : la Grande place Saint-Gilles, la Petite place Saint-Gilles et la place Reine Mathilde.

Plan des trois places avant 1944.
Le quartier Saint-Gilles est longtemps resté un faubourg de Caen et appartenait au quartier de Calix, ce dernier appartenant lui-même à Bourg-l’Abbesse, dominé par l’Abbaye-aux-Dames et l’église du Vieux-Saint-Gilles. L’occupation du site est ancienne, sans doute du 1er siècle comme l’atteste la découverte de quelques objets antiques dans l’ancien cimetière Saint-Gilles, lui-même fort ancien (9e et 10e siècles). Dès le 11e siècle, une foire, dite de la Trinité, est créée en même temps que la construction de l’abbaye aux Dames « devant les portes du monastère et sur les places voisines ».

Vue aérienne du quartier avant-guerre.
Crédits : archives municipales de Caen
Avant-guerre, les immeubles sont modestes bien que la Grande place Saint-Gilles soit bordée de quelques belles bâtisses remontant au 17e siècle.

14 Grande place Saint-Gilles, maison du 17e siècle.
Crédits : Archives du Calvados – 97j_3_PSL_5502
Sur la Petite place Saint-Gilles, les constructions ne sont limitées que d’un seul côté, l’ouest, l’est étant clos par le mur qui sépare l’ensemble monacal de l’Abbaye-aux-Dames au reste du site.

Maisons Petite place Saint-Gilles.
Crédits : collection VB, Victor Benaïm, avec l’autorisation d’Yves Bénain
C’est du côté est de la place que se trouvaient un abreuvoir et un lavoir publics établis en 1882 dont l’origine remonte vraisemblablement à Mare-l’Abbesse, mentionnée dès 1673.

Lavoir Petite place Saint-Gilles.
Crédits : collection VB, Victor Benaïm, avec l’autorisation d’Yves Bénain
La place Reine Mathilde est avant 1827 nommée « place Aux-Gars ». C’est en honneur de la fondatrice de la célèbre abbaye qu’elle prendra son nom définitif.
Avant la Révolution, cette place est coupée de la Petite place Saint-Gilles par un cimetière dont l’existence précède probablement l’église du Vieux Saint-Gilles. Jugé insalubre en 1780, il faut attendre 1830 pour qu’un nouveau terrain soit trouvé afin d’accueillir le nouveau cimetière Saint-Gilles. Il sera contigu au cimetière Saint-Pierre. Les deux nouveaux cimetières n’en formeront plus qu’un les années suivantes.
L’espace ainsi dégagé devant l’église du Vieux Saint-Gilles amène les édiles municipaux à envisager en 1841 l’agrandissement du site dans la perspective d’y aménager une belle et grande place à la mode parisienne. D’autre part, cet espace ne doit plus se parcourir comme un passage uniquement emprunté pour les malades que l’on mène à l’hôpital (l’abbaye aux Dames est alors Hôtel-Dieu). La destruction du Vieux Saint-Gilles est décrétée, mais seul le cœur est finalement détruit pour faciliter l’accès depuis la rue des Chanoines.

Place Reine Mathilde, vue partielle vers la rue des Chanoines.
Crédits : collection Aurélien Léger
En 1939, des tranchées sont creusées pour la défense passive sur la Grande place Saint-Gilles.

Tranchées Grande place Saint-Gilles, septembre 1939.
Crédits : collection VB, Victor Benaïm, avec l’autorisation d’Yves Bénain
Le 7 octobre 1954, la Grande place Saint-Gilles est rebaptisée place Maurice Fouque, ancien résistant et conseiller municipal de la ville et la Petite place Saint-Gilles devient place Saint-Gilles après la guerre.
Des trois places, seules la Petite place Saint-Gilles et la place Reine Mathilde ont conservé une partie de leur bâti ancien. Il ne reste plus rien de la Grande place Saint-Gilles mais l’actuelle place Maurice Fouque en reprend le tracé exact.

Maison ancienne de la Petite place Saint-Gilles.
Crédits : Cadomus – Michaël Biabaud
