Dans le Caen d'avant - La ville avant-guerre en 3D
Michael BIABAUD et Aurélien LEGER de l’association Cadomus préparent une « flânerie virtuelle dans les rues disparues ».
Une balade dans le Caen d’avant-guerre, en trois dimensions.
Sept Caennais de l’association Cadomus, passionnés d’histoire et amoureux de leur ville, veulent créer un parcours virtuel dans la ville d’avant-guerre.
Un plan détaillé de Caen de 1936 est ouvert sur une table. Une mine d’informations pour Michaël Biabaud, l’un des 7 géographes à l’origine du projet Cadomus, « Caen » en latin. « Ce document vaut tous les discours. Il nous permet de localiser les parcelles, rues et éléments du patrimoine caennais avant leur destruction par les bombardements anglo-canadiens de juin 1944. » Leur projet ? « Réaliser un plan de la ville avant 1944 en 3D ». Grâce aux images virtuelles, ces passionnés d’histoire locale veulent proposer au grand public un voyage dans le temps et lui faire découvrir des pépites comme l’ancien Hôtel de Ville, la rue Saint-Jean, le Théâtre ou encore l’Hôtel de la Monnaie. Un vrai dépaysement, car si Caen conserve encore un patrimoine exceptionnel et des traces du passé (voir Caen mag n°133, p.18 à 21), son visage a profondément évolué suite aux destructions de la Libération.
Un fonds de 8 000 photos anciennes
Ce travail scientifique, en phase de projet, devrait mobiliser le Centre de réalité virtuelle, Cireve, de l’Université de Caen Basse-Normandie. « Pour reconstituer les façades des bâtiments détruits, nous disposons d’environ 8 000 photos anciennes », précise Aurélien Léger, président de Cadomus. Preuve du sérieux de la démarche, l’association a reçu le soutien d’universitaires de renom (1) et du Musée de Normandie.
« Nous espérons concrétiser les contacts pris avec les collectivités locales et des partenaires privés », indique Michaël Biabaud, pour qui cette aventure n’a rien de nostalgique. Au contraire, le groupe veut dresser une passerelle entre l’histoire de Caen et aujourd’hui. « La ville est pionnière en matière des technologies sans contact (NFC notamment). C’est un atout qui permet de raccrocher notre projet à l’avenir et de proposer, à terme, une flânerie virtuelle dans les rues disparues. »
(1) Comme Jean Quellien, Philippe Lenglart, Robert Hérin ou Étienne Faisant, par exemple.
PLUS D’INFOS > Si vous avez des cartes postales, des plaques de verre représentant les rues et les bâtiments de Caen, contactez l’association sur www.cadomus.org