La place Maréchal Foch

Voici une place récente ! La place ainsi que toutes les rues environnantes sont tracées entre les années 20 et 30 sur les ruines de l’ancien hospice Saint-Louis, détruit en 1920-1921. Un nouveau quartier sort ainsi de terre : le quartier Saint-Louis.
La place n’est pas immédiatement baptisée place Maréchal Foch mais place du Onze Novembre depuis le 22 décembre 1925. Il faut attendre le 13 août 1929 pour que le nom de l’illustre maréchal de France donne son nom à la place actuelle.
Avec ce nouveau quartier, les édiles espèrent désengorger l’île Saint-Jean et fluidifier une circulation automobile encore timide mais qui ne cesse de croître. La place Foch se veut monumentale, et contemporaine du style architectural en vogue : l’Art déco.
Place Foch, années 30. Collection Pigache
Les immeubles sont hauts, peu courant pour la ville de Caen, et occupés par des adresses prestigieuses : l’hôtel Malherbe bien sûr, inauguré en 1933 mais aussi une partie des Galeries Lafayette ou l’immeuble Beauséjour, lui aussi de 1933.
Hôtel Malherbe. Collection Léger
Immeuble Beauséjour et annexe des Galeries Lafayette. Collection léger
Un centre d’émanothérapie (qui dispense des cures de radiothérapie par rayons X) est même construit en 1928 aux angles des rues Saint-Louis et Gabriel Dupont.
Centre d’émanothérapie. Fonds Delassalle, archives municipales de Caen.
En 1927, la place est monumentalisée avec l’inauguration de la colonne dédiée aux morts tombés en 1914-1918. Ce projet de colonne remonte à 1919 mais le site initialement envisagé est la place Gambetta dans l’axe du boulevard Bertrand.
Vingt maquettes furent présentées dans le cloître de l’Abbaye-aux-Hommes et Paul Bigot en sorti lauréat. Les hauts-reliefs ont été exécutés par Saladin Prat côté prairie et Raymont Bigot côté ville.
Colonne de la place Foch. Collection Léger
Sous l’occupation, l’hôtel Malherbe, repeint en noir par les allemands, est réquisitionné pour accueillir la kommandantur du Calvados. Les bombardements de l’été 1944 ravagent la place, n’épargnant que la colonne qui garde encore de nous jours les stigmates du lourd tribut payé par la ville. Les hauts-reliefs, mutilés par les allemands en 1940, sont tout de même restaurés à l’identique par Ulysse Geminiani.
Le site est reconstruit rapidement après la guerre. Le style se veut proche de l’ancien est le tracé est le même qu’avant les sinistres.
La place accueille depuis les commémorations du 14 juillet.
En 2014, le célèbre hôtel Malherbe ferme définitivement ainsi que le bistrot Foch. Des logements occupent aujourd’hui l’ancienne adresse.
Place Foch, 2017. Michaël Biabaud – Cadomus